dimanche 22 mai 2011

The Antlers - Burst Apart (2011)






Au crépuscule du précédent millénaire, surgissait de l'odyssée un fœtus fêlé, présent sur la pochette d'Ágætis Byrjun (1999). Le voyage était beau. Dix ans plus tard, The Antlers a décidé de faire un cadeau à ses copains de Sigur Rós : composer un album, quasi tout pareil. La belle affaire. Le trio emmené par Peter Silberman s'impose pourtant comme un groupe prometteur. Leur sens de la mélodie, leur habilité à créer des nuages sonores et leur fièvre mélancolique imposent le respect. Hospice (2009) nous soignait de tous les vices, détournant le regard loin, très loin du carcan quotidien. La claque valait la douleur. Avec ce disque, on tend gaiment l'autre joue. Les fondamentaux demeurent : lignes aériennes, voix haute perchée, arrangements impeccables, tout y est. Parentheses embrasse le groove de Radiohead et les éclats bordéliques d'Okkervil River. Quand vient alors No Widows, laissant l'auditeur veuf de tout ressentiment. Somptueux. 

Mais là où les Brooklyniens pêchent un peu, c'est une fois encore par la comparaison avec Sigur Rós, flagrante sur Tiptoe ou Hounds. L'introduction de Rolled Together sonne exactement commeSvefn-G- Englar des Islandais, à laquelle s'ajoute une voix féminine franchement dispensable. French Exit et Every Night My Teeth Are Falling out dissipent pourtant ces doutes et montre que ce troisième effort, plus lumineux et terrestre que Hospice, ne fait pas du surplace. Quand on décide d'explorer l'univers, c'est préférable. Jamais pompeux, The Antlers pourrait sciemment faire entendre la musique à un malentendant. Il lui ferait comprendre que celle qu'on entend vraiment, c'est celle qui résonne et détonne, au-delà.



7.5/10



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